Le folklore marocain est un trésor national, un kaléidoscope de sons, de couleurs et de mouvements qui reflètent la richesse de son histoire et de sa géographie. Il n'est pas une entité monolithique, mais plutôt une mosaïque vibrante tissée par des siècles d'interactions entre les cultures Amazighes (Berbères), Arabes, Andalouses et Africaines subsahariennes.
Le Folklore Marocain est l'expression la plus pure des fêtes, des rituels et de l'identité des diverses communautés du Royaume.
L'histoire du folklore marocain est intrinsèquement liée à l'histoire du pays, un véritable carrefour culturel entre l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient.
L'Héritage Amazigh
Les Amazighs sont le peuple autochtone du Maroc et constituent la base la plus ancienne du folklore. Leurs traditions musicales et chorégraphiques sont profondément enracinées dans la vie communautaire, les cycles agricoles et les cérémonies sociales (mariages, naissances). La musique et la danse sont souvent collectives, circulaires ou en demi-cercle, symbolisant l'unité. Les instruments clés sont le Rebab (sorte de vielle), le Lotar (luth) et le Bendir (tambourin sur cadre).
De cette tradition découle l'Ahidous, la danse collective typique du Moyen et Haut Atlas, où hommes et femmes forment un cercle pour chanter et danser en harmonie. Dans le Sud, l'Ahwach est une forme similaire, pratiquée le soir autour du feu.
Les Apports Arabes et Andalous
Avec l'arrivée de l'Islam et, plus tard, avec l'expulsion des Maures et des Juifs d'Al-Andalus, une influence raffinée s'est installée, principalement dans les villes du Nord (Fès, Tétouan). La musique arabo-andalouse a imprégné l'imaginaire musical urbain et est la source de certains chants populaires comme le Malhoun.
Dans les plaines du Chaouia et d'Abda, l'Aïta est un chant rural et une danse très expressive, souvent associée aux fêtes et aux marchés. L'Aïta est un "cri" ou une "complainte" aux paroles souvent codées ou satiriques, accompagné du violon, du Bendir et de la Ghaïta (hautbois).
L'Influence Subsaharienne : Les Gnaouas
L'arrivée des caravanes de l'Afrique de l'Ouest a introduit des pratiques rituelles et musicales uniques. Le Gnawa est un syncrétisme religieux et culturel, un héritage direct des populations originaires d'Afrique subsaharienne. Il est célèbre pour ses rituels de transe, ses chants de guérison, et ses instruments emblématiques : le Guembri (basse-luth à trois cordes) et les Qraqeb (grandes castagnettes métalliques).
La richesse du folklore se manifeste dans une diversité de danses et de musiques régionales, chacune ayant ses propres codes, costumes et instruments.
La Dakka Marrakchia
Typique de Marrakech, la Dakka Marrakchia est une performance puissante de percussions et de chants. Ces rythmes endiablés sont joués avec le Tbal (tambour cylindrique) et la Taarija (petite derbouka), et sont omniprésents lors des célébrations citadines comme les mariages.
Les Gnaouas
Reconnus mondialement grâce au Festival Gnaoua d'Essaouira, les Maâlems (maîtres Gnaouas) et leurs troupes incarnent la transe et la mystique marocaine. Leur musique est une expérience spirituelle qui fusionne l'art et le sacré.
Les Aïssawa
La confrérie soufie des Aïssawa, originaire de Fès, est célèbre pour ses rituels de transe spectaculaires (appelés Hadra). Leurs performances incluent des chants mystiques et des percussions intenses, et sont considérées comme un folklore sacré et rituel.
La Fantasia
La Fantasia (ou Tbourida) est l'une des expressions folkloriques les plus célèbres et visuellement spectaculaires du Maroc. Bien qu'elle ne soit pas une troupe de danseurs, cet art équestre traditionnel met en scène des escadrons de cavaliers en costumes traditionnels simulant une charge militaire qui culmine par un tir coordonné de leurs fusils à poudre (le baroud). C'est une tradition Amazighe ancienne, symbole de bravoure et de fierté régionale, célébrée dans les fêtes et moussems à travers tout le pays.
Le Reggada du Rif
Dans la région du Rif, la Reggada est une danse guerrière vigoureuse et rythmée qui imite les mouvements de la bataille, caractérisée par des sauts et des claquements de pieds. Elle est souvent accompagnée du Zamar (sorte de flûte double) et du Bendir.
En conclusion, le folklore marocain est un patrimoine vivant qui continue d'évoluer, se transmettant de génération en génération. Il est le miroir de l'âme marocaine : diverse, ancienne et pleine de vitalité.
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